Nous ne voulions pas visiter New York sans aller voir le mémorial du World Trade Center, aussi appelé « Ground Zero ».
Dès que nous sommes arrivés à proximité, nous avons compris le choc que cela a dû représenter. Nous ne pouvions pas voir le mémorial d’où nous étions (il y a beaucoup de travaux autour), mais nous nous sommes retrouvés face à un immense vide au milieu des buildings. Dans un quartier où l’on a du mal à voir le ciel, cela se remarque tout de suite.
Les deux tours sont remplacés par deux immenses bassins avec des chutes d’eau, autour desquels sont gravés dans du bronze noir 2983 noms. Il s’agit des noms des victimes des attentats du 11 septembre (visiteurs des tours, membres du Pentagone, passagers des avions, secouristes…) ainsi que les 6 victimes de l’attentat de 1993.
Du coup il y a des enfants, des femmes, des hommes d’affaires… Il y a eu un énorme travail pour regrouper tous les noms par affinités. Les familles sont réunies, les collègues de travail, les membres d’une même équipe de sauvetage…
Au final la sensation est étrange : des visiteurs s’arrêtent pour contempler silencieusement les noms des victimes, certains prient, d’autres pleurent, quand d’autres encore se prennent en photo tout sourire devant le mémorial. Le lieu est calme, paisible, et contraste avec l’horreur du moment de l’attentat.
Car nous l’avons aussi vécu, indirectement, en visitant le tout proche musée créé par les familles des victimes : le 9/11 Tribute Center. Le musée officiel du mémorial n’ouvrant que fin mai 2014, nous avons voulu visiter celui des familles afin de mieux comprendre comment cela a été vécu par les habitants. Il y a vraiment des témoignages émouvants, qui font froid dans le dos.
Il y a par exemple des enregistrement de transmissions radios entre équipes de secours, où l’on peut entendre la panique dans les voix des secouristes.
Il y a également des témoignages vidéos, comme celui du médecin légiste en chef qui raconte que l’on retrouvait parois que des débris de corps humain, et que les traces ADN étaient alors la seule source d’identification des corps.
Il y a aussi cette salle, dans laquelle sont placardés les photos de toutes les victimes, souriantes, fières dans leurs uniformes de pompiers, de policiers, en tenue de sport, ou dans leur vie de tous les jours. Avec les photos, il y a parfois des objets personnels. Pendant ce temps, les noms défilent en boucle sur une vidéo, et il y a des bancs, pour s’arrêter et se recueillir. Et sur les bancs, il y a des boites de mouchoirs…
On connait aucune des victimes, et pourtant, on est triste pour chacune d’elle. C’est une expérience très intense, émouvante et également très déprimante.
Et comme pour coller à l’ambiance, toute cette journée de visite s’est faite sous le pluie…
Voici encore quelques photos :